Auteur :[[Victor Ferry]] MOC : [[RHÉTORIQUE]] Source : [[12 leçons de rhétorique pour prendre le pouvoir]] *** Un débat n’est pas fait pour exprimer ses idées. Un débat est un exercice dans lequel l’image prime, et cet exercice a des règles : 1. Il faut se répartir les rôles entre un proposant et un opposant. Le proposant avance son point de vue, le soutient à l’aide d’un argument. Par exemple : « Il faut enseigner la vente au collège. Cette compétence est une garantie de bien gagner sa vie ». 2. L’opposant met ce point de vue à l’épreuve. Dans ses mises à l’épreuve, l’opposant s’en tient à des questions de vérité et de validité. Par ses questions de vérité, l’opposant cherche à confronter les prémisses de l’argument au réel. Par exemple : « Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que la vente est une garantie de bien gagner sa vie ? » Par ses questions de validité, l’opposant chercher à vérifier si, quand bien même la prémisse serait vraie, la conclusion en découle nécessairement. Par exemple : « N’y a-t-il pas d’autres compétences qui, plus que la vente, permettent de bien gagner sa vie ? » ou encore « La fonction du collège est-elle de préparer les élèves à gagner leur vie ? ». 3. On ne change pas de sujet et on n’inverse pas les rôles tant qu’on n’a pas conclu sur la question de départ. C’est la condition pour qu’un débat permette un progrès de la connaissance. Un débat non conclu renforce le public dans une logique tribale : « C’est mon champion qui a gagné ». Pour éviter cela, il faut, avant de passer à la suite, s’accorder sur un de ces scénarios : 1. Soit l’opposant admet qu’il a été convaincu par le proposant. 2. Soit le proposant admet qu’il n’a pas été capable de convaincre. 3. Soit les participants admettent que leur désaccord ne se situe pas au niveau des faits mais des valeurs et ils clarifient ces valeurs. 4. Soit les participants admettent qu’ils ont besoin de plus d’informations pour trancher. Très important pour [[Soigner son image]] et [[protéger sa vertue]]