MOC : [[PERMACULTURE]] - [[ÉCOLOGIE]]
Date : 2021-05-26
Auteur : [[Bill Gates]]
Source : [[Climat, comment éviter un désastre]]
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Auteur : [[Hans Rosling]]
MOC : [[PSYCHOLOGIE]] - [[PHILOSOPHIE]]
Source : [[Factfulness]]
Date : 2021-11-10
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## L'instinct d'urgence pour le changement climatique
L’instinct de l’urgence nous conduit, face à un danger qu’on perçoit comme imminent, à vouloir agir immédiatement.
La peur plus l’urgence produisent des décisions aussi stupides que spectaculaires, avec des effets collatéraux imprévisibles. Le changement climatique est un sujet trop important. Il exige des analyses systématiques, des décisions mûrement réfléchies, des actions progressives et des évaluations méticuleuses.
L’exagération mine la crédibilité des données, même de données sûres : en l’occurrence, des données qui montrent que le climat est en train de changer, que ce changement est très largement causé par les émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine, comme la combustion d’énergies fossiles, et qu’il serait moins coûteux financièrement de prendre des mesures dès maintenant, plutôt que d’attendre un changement climatique dangereux et insoutenable. L’exagération, une fois découverte, conduit les gens à décrocher.
chaque fois que nous parlons de l’avenir, nous devrions parler également clairement du niveau d’incertitude. On ne doit pas choisir les estimations les pires, ni montrer le scénario du pire, comme si c’était des certitudes. Les gens le sauront ! Idéalement, nous devrions montrer une prévision moyenne, et aussi une série d’alternatives possibles, des meilleures aux pires. Si nous devons arrondir les chiffres, nous devrions les arrondir à notre désavantage. Cela protège notre crédibilité. Ne donnons jamais aux gens une raison de cesser de nous écouter.
Crier au loup à de trop nombreuses reprises fait courir des risques à la crédibilité et à la réputation des climatologues sérieux et du mouvement dans son ensemble. Avec un problème aussi important que le changement climatique, on ne peut pas se le permettre. Exagérer le rôle du changement climatique dans les guerres et les conflits, dans la pauvreté ou dans les migrations, c’est ignorer les autres causes de ces problèmes mondiaux, et donc nuire à notre lutte contre ces problèmes. Nous ne devons pas nous retrouver dans une situation où plus personne n’écoute. Sans confiance, nous sommes perdus.
La vision dramatique du monde installe dans la tête des gens un sentiment permanent de crise et de stress. Le « maintenant ou jamais » mène au stress : « On doit prendre des mesures drastiques. N’analysons pas. Faisons quelque chose. » Ou bien à l’apathie : « C’est sans espoir. Il n’y a rien à faire. Laissons tomber. » Dans les deux cas, on arrête de penser, on s’abandonne aux autres instincts, et on prend de mauvaises décisions.
La factualité, c’est… reconnaître les moments où une décision a l’air urgente, et se rappeler que c’est rarement le cas. Pour contrôler l’instinct de l’urgence, procédez par petits pas.
• Respirez. Quand votre instinct de l’urgence se déclenche, vos autres instincts font irruption et votre réflexion s’arrête. Demandez plus de temps et plus d’informations. C’est rarement maintenant ou jamais, et c’est rarement ou bien / ou bien.
• Insistez sur les données. Si quelque chose est urgent et important, il faut le mesurer. Méfiez-vous des données qui sont pertinentes, mais non fiables, ou bien fiables, mais non pertinentes. Seules les données à la fois pertinentes et fiables sont utiles.
• Méfiez-vous des diseurs de bonne aventure. Toute prévision est incertaine. Attention aux prévisions qui n’en tiennent pas compte. Exigez de voir l’ensemble des scénarios possibles, et jamais seulement le meilleur ou le pire. Demandez dans quelle mesure de telles prévisions se sont révélées justes par le passé.
• Attention aux actions drastiques. Demandez quels seront les effets collatéraux. Demandez comment l’idée a été testée. Des améliorations pratiques, pas à pas, suivies par des évaluations, sont moins spectaculaires, mais généralement plus efficaces.